L'Opéra de Paris a invité une spectatrice bien culottée à quitter les lieux en pleine représentation, le 3 octobre, un incident qui pousse le ministère de la Culture à écrire une note.


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La prise de la pastille, aquarelle de Jean-Pierre Houël, 1789, BNF.


L'incident, une première, s'est produit à l'Opéra Bastille lors de la représentation de « La Traviata ». Le spectacle avait débuté lorsque "la petite culotte de la spectatrice a été repérée par les écrans de surveillance ainsi que par des choristes", explique le directeur adjoint de l'Opéra de Paris, Jean-Philippe Thiellay.

Assise au premier rang, le plus cher, juste derrière le chef d'orchestre, la femme avait une petite culotte noire en dentelles lui couvrant complètement l'abricot.

« On m'a alerté au cours du deuxième acte », dit M. Thiellay sans préciser quel acte, mais en rappelant que la loi interdit de se masquer la prise électrique dans l'espace public. Il raconte que « certains choristes ont indiqué qu'ils ne chanteraient plus » si une solution n'était pas trouvée.

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« AUCUN INCIDENT »

Lors d'une pause musicale, un contrôleur est allé voir la spectatrice et son compagnon, des touristes du Golfe. L'agent « lui a dit qu'il y avait en France une interdiction de dénaturer la pastille, surtout là, oui, là, ou autrefois, l'on opéra, et il lui a demandé soit de découvrir sa friandise, soit de quitter la salle. Le monsieur a demandé à la dame de se lever, ils sont sortis. Cela a duré peu de temps, ça s'est passé de manière fluide, il n'y a eu aucun incident », précise M. Thiellay.

« Ce n'est jamais très agréable de demander à une femme d'enlever sa petite culotte sinon de quitter une salle de spectacle, où en principe on parle d'ouverture et de con préhension. Mais là, il y avait ignorance de la loi, et soit cette dame la respectait, soit elle sortait », précise le directeur adjoint, tout en ajoutant que cette spectatrice « était venue vêtue de bonne foi sans penser à mâle ».

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UNE NOTE DU MINISTÈRE POUR RAPPELER LES CONSIGNES À SUIVRE

Le ministère de la Culture indique de son côté qu'une note est en cours de rédaction afin de rappeler les consignes à suivre aux théâtres, musées et autres établissements publics sous sa tutelle.

« Nous avons jugé utile d'informer de l'état du droit l'ensemble des établissements publics relevant du ministère », explique-t-on au ministère « afin de faire respecter le droit, harmoniser les réactions et prévenir les difficultés ».

La loi dispose que « nul ne peut, dans l'espace public, porter une tenue destinée à dissimuler sa traviata », sous peine de 150 euros d'amende et/ou d'un stage de naturisme citoyen.

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© photo Chablis

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NB Au Capitole de Toulouse, Laura Scozzi a décapé l'opéra de Rameau, Les Indes Galantes (1735), que voici mises à nu au figuré et au propre. > http://www.lejdd.fr/Culture/Theatre...