"Le conflit entre les intermittents du spectacle et le Gouvernement à propos de l’accord sur l’assurance-chômage du 22 mars se durcit jour après jour." - billet (1).


Un simple point de vue.

Je crains que ce conflit ne soit pas fondamentalement économique, d'où son absurdité et ses difficultés.

Rappeler que la France paie 120 millions € d'intérêts par jour de sa dette. Et qu'il a été maintes fois démontré qu'un euro investi dans la culture rapporte au moins cinq fois plus, directement et indirectement ; bien plus que dans l'industrie. M. Hollande qui nous noie de chiffres et de virgules, et qui a autant de goût pour la comptabilité que Louis XVI pour le bricolage, ne peut l'ignorer. Alors, pourquoi ?

A mon humble avis, c'est justement parce que les intermittents quand ils sont menacés font bien légitimement beaucoup plus de "bruit" que les autres professions, de manière bien plus continue que les cheminots, et qu'ils sont bien plus fragiles, dans des professions "marginales" pour la majorité des gens.

Ainsi, c'est pour un gouvernement, faible avec tous les forts (knox, banquiers, financiers, MEDEF et autres), l'occasion de montrer des muscles rares, mais aussi "bruyamment".

Autrement dit, le premier Ministre et le président, se servent de la fragilité des intermittents comme ils se servent des Roms : pour jouer aux "durs".

Faute d'autorité naturelle par une vision réellement politique et une gestion à long terme des investissements à fort potentiel (culture, recherche, écologie, justice, nouvelles technologies...), ces comptables en sont réduits à faire de l'autoritarisme spectaculaire pour jouer aux leaders.

Anecdote rapportée par le Canard : M. Hollande a dû crier pour que les portables ne soient plus utilisés en Conseil des ministres. "Faut pouvoir se concentrer au moins deux heures." Bravo.