L'amour des femmes est un océan.
La colère des peuples est un ouragan.


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Ukraine : Une révolution qui n’a plus rien de romantique.

Le 7 février 2010, FEMEN menait sa première action seins nus en Ukraine. Il s’agissait du jour de l’élection de Yanukovitch à la présidence de l’Ukraine. Les activistes FEMEN scandaient : «La guerre est pour bientôt». Quatre ans plus tard, la guerre que FEMEN redoutait est bien là.

marianne_x_2.jpgPar Inna Shevchenko.


Il aura fallu 4 ans et 100 morts dans le centre de Kiev pour que le Monde reconnaisse enfin les crimes du dictateur Yanukovitch. Les persécutions politiques et les disparitions d’activistes et de journalistes n’ayant malheureusement pas suffit à alarmer l’opinion publique ukrainienne et la communauté internationale avant que Maïdan explose. Aujourd’hui nous le regrettons profondément.

La révolte en Ukraine, commencée il y a 3 mois suite à la défection de Yanukovitch à l’UE, est devenue un soulèvement global pour une reconstruction complète du système politique du pays.

Mais nous constatons que ni le gouvernement en place, ni l’opposition ne savent comment gérer cette révolte civile. L’incapacité du président à comprendre la situation et la fragilité de l’opposition ont mené l’Ukraine au bord de la catastrophe nationale.

On ne sait plus vraiment si les forces spéciales sont devenues totalement incontrôlables ou si le ministère dirige encore les opérations et la foule des manifestants, en l’absence d’un leadership de l’opposition capable de prendre des décisions, s’organise anarchiquement.

Cette désorganisation conduit à la catastrophe, des snipers tirent à l’aveugle sur les manifestants et les journalistes, et des extrémistes nationalistes discréditent le soulèvement du peuple en brulant les bâtiments du centre de Kiev.

Hélas, s’il se passe beaucoup de choses sur la place de l’indépendance, les cabinets officiels de l’Ukraine eux s’agitent trop peu. Le président ne semble pas se rendre compte de la gravité de la situation et s’entête, l’opposition ne sait pas comment le faire céder, et le peuple continue de mourir.

Dans le reste du pays, on ne croit plus à la possibilité de changements positifs. C’est la survie à nouveau. Les gens vident leurs comptes en banque et les rayons des supermarchés (exactement comme dans mon enfance après la chute de l’URSS), pour faire des réserves pour « les jours noirs » comme on dit là-bas. Ils les sentent approcher, le pays est presque détruit.

Oui nous perdons peu à peu le romantisme de la révolte à l’ukrainienne

Le combat pour les droits humains, si normal pour un citoyen européen, se paye de sa vie pour un citoyen ukrainien. Cette révolution n’a plus rien de romantique mais nous la voulons plus que jamais. Les citoyens continuent de marcher vers Maidan, en sachant pourtant qu’ils seront peut-être tués aujourd’hui, comme leurs amis ou parents l’ont été hier.

Ils veulent la démission de Yanukovitch, exigent la fin de l’occupation russe, et réclament de l’UE et des EU des décisions plus courageuses pour défendre la liberté des Ukrainiens.

Et savent qu’ils tiendront les barricades jusqu’au bout.

Se battre ou mourir.

Slava Ukraine ! Slava héros !

OIO

"Slava" peut être traduit par «gloire», «louange» ou «glorieux».


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© photos biorussia, femen.org, Ciappa & Kawena.
© "L'amour des femmes est un océan", André Breton.