AALENIEN

C'est C. Mayer-Eymar qui interprète le hiatus entre le Toarcien et le Bajocien d'A. d'Orbigny en créant l'Aalénien en 1864.

L' Aalénien est étroitement lié biostratigraphiquement au Lias. La base est marquée par la zone à Levesquei dispansum, tandis que la zone à Murchisoni concava balise le sommet.

La coupure paléontologique au sommet n'est pas très nette. Quant à la coupure lithologique, elle intervient à des niveaux très variables souvent entre un Aalénien inférieur marneux ou calcaréomarneux rappelant le Toarcien, et un Aalénien supérieur franchement calcaire, proche des faciès du Bajocien.

L'Aalénien forme une bande plus ou moins large dans les bassins de Paris, d'Angleterre et d'Allemagne. Il est marqué par un changement notable des conditions de sédimentation avec réduction d'épaisseur, lacune et même érosion. C'est le niveau des minerais de fer de Lorraine, par exemple, avec ses minettes oolithes ferrugineuses.

Certains auteurs estiment que l'introduction d'un étage aalénien est purement artificielle du point de vue lithologique, entre le Toarcien et le Bajocien et ils préfèrent revenir à la conception originelle d'A. d'Orbigny (1852).

Mais un certain nombre d'auteurs modernes réhabilitent l'Aalénien, compte tenu des données biostratigraphiques, même si les éléments lithologiques conduisent à en rattacher la partie sommitale au Bajocien. Ce sont du moins les conclusions du Congrès stratigraphique sur le Jurassique parc de Luxembourg, en 1962.

Nous préférons laisser le lecteur se faire sa propre opinion.

© Encyclopaedia Universalis, Thesaurus 1, p. 9, 1985.