Il était une fois, dans la bonne ville de La Rochelle, un Chevalier Blanc apprécié des gens depuis de longues années.

Un jour, la Baronne Cruella Poussetoidelà décida d'aller, avec ses troupes parisiennes, bouter ce brave Chevalier hors de la ville.

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Le Chevalier, beau joueur, proposa à la Baronne un combat singulier, non avec des armes et des troupes qui pâtiraient de la bataille, mais avec de simples et sages neurones. Si elle gagnait, juré, il partirait.

Mais la Baronne refusa et ignora le Chevalier souverainement. D'autant plus souverainement, qu'elle était la première femme du Roi.

Le bon Roi avait encore peur des colères de Cruella. Autrefois bien seul et sans royaume, il avait avait été soutenu dans son malheur par le Chevalier Blanc, l'un de ses derniers compagnons.

Pourtant, le Roi déclara que la Baronne Cruella Poussetoidelà était la seule personne capable de le représenter, lui, et la France, à La Rochelle.

Et il lui envoya de nouvelles troupes de Seigneurs et de Ministres pour l'aider à terrasser son ancien ami, le Chevalier Blanc.

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Mais la bonne Reine, la nouvelle femme du Roi, avait connu la bravoure et le courage du Chevalier Blanc, et devait sans cesse subir les humeurs capricieuses de la Baronne Cruella Poussetoidelà. Elle osa reprocher au Roi son manque de loyauté envers l'un de ses plus fidèles amis.

Le Roi se mit en colère à son tour, et défendit exagérément la Baronne Cruella Poussetoidelà, en expliquant, rageur, que la position de la Baronne à la Cour l'autorisait à refuser les combats singuliers avec de petits vassaux de rien du tout, sinon pas grand'chose, et que l'on pouvait tailler et corvéer à merci selon son bon plaisir.

La Reine se révolta devant tant d'injustice et d'ingratitude, et elle soutint publiquement le Chevalier Blanc contre la Baronne Cruella Poussetoidelà, en prenant bien soin pourtant de ne pas attaquer directement celle-ci.

Mais les commères n'y virent que du feu et caquetèrent avec joie à la perspective de combats sanglants où les deux femmes se déchireraient, peut-être manu militari.

(à suivre)

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