Philippe Séguin a confirmé une partie des chiffres qui avaient scandalisé le député apparenté socialiste. Le dîner des chefs d'Etat de l'Union pour la Méditerranée, aménagements du Petit Palais compris, a bel et bien coûté "un total de 1 072 437 euros pour 200 personnes, soit 5 362 euros par invité". Par contre,
les 245 000 euros incriminés n'ont pas servi à la seule douche destinée à Nicolas Sarkozy au Grand Palais, non plus qu'ils ont suffi à aménager l'ensemble du lieu comme l'a laissé entendre le ministre du budget Eric Woerth : ils ont servi à "une zone de rencontres", avec douches attenantes qu'il juge "absurdes".
© Le Monde du 29 octobre 2009.

INTERVIEW À TRÈS, TRÈS, TRÈS HAUT NIVEAU...

- Monsieur le président, pouvez-vous, vous aussi, confirmer ces chiffres ?

- Bien sûr. Je dis toujours la vérité.

- Et ?

- La vérité, rien que la vérité.

- Vous confirmez alors ?

- Mais évidemment. Je con-fir-me dire, toujours, la vérité, quand je dis la vérité.

- Hum... hum... Et les chiffres ?

- Je ne mentirai pas.

- Est-ce vrai que vous vous êtes fait construire une douche que vous n'avez pas utilisée ?

- Mais pourquoi vous mentirais-je ?

- Pas de douche ?

- La vérité est éternelle. Ce n'est pas une question de douche ou de baignoire. Heureusement ! sans quoi, serait-ce encore la vérité ?

- Hum... hum... 5.362 euros par invité, n'est-ce pas beaucoup ?

- Vous savez, la vérité, ce n'est pas donné.

- Hum... hum... Et maintenant, quels sont vos projets pour la France ?

- Eradiquer le mensonge, en commençant par mon entourage, puis la droite, puis les millardaires, puis Obama, car il faut toujours dire la vérité, toujours.

- Oui, mais à quel sujet ?

- Mais sur tout ! sur toute la vérité ! Pourquoi y aurait-il des domaines dans lesquels on pourrait mentir aux Français ?!!

- Hum... c'est vrai...

- Ah, vous voyez ! Vous aussi, vous y venez. La vraie vérité est contagieuse. Elle fait tache d'huile, mais c'est une huile sanctifiée, sainte, essentielle. C'est ça qui est important. Les gens en ont assez des mensonges politiques, ils sont écoeurés, et je les comprends. On leur a tellement menti ! Ce n'est plus possible, vous comprenez, plus pos-si-ble !

- Hum... monsieur le président, puis-je conclure cette interview historique avec une question, disons, un peu plus personnelle, mais que tous les Français se posent, et surtout les Françaises, bien sûr...

- Quand je dis que je ne vais pas mentir aux Français, cela inclut les Françaises, évidemment !

- Oui !! Est-il vrai que vous avez été l'amant de la Princesse de Clèves ?

- Je ne vous mentirai pas, mais cette histoire est finie depuis longtemps ; elle a essayé de revenir, mais je lui ai dit la vérité.

- Merci, monsieur le président, pour votre magnifique franchise, si rare en politique.

- Et merci à vous pour votre pugnacité, même si cela ne m'a pas rendu la tâche facile.

- Merci aussi. La vérité toute nue est sous la douche, hi, hi !

- Hi, hi, hi.

Propos recueillis par l'Agence Mondiale Duchmoll, Versailles.

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