QUESTION

Cher Docteur Duchmoll,

J'aimerais vivement rencontrer un ours aviateur.
Savez-vous où je pourrais en trouver un ? Merci !

Sylvie,
Isère.

RÉPONSE

Chère Sylvie d'Isère,

Il n'y a pas ENCORE d'ours aviateurs, mais il devrait y en avoir dans les prochaines années. En effet, comme vous le savez, la fonte accélérée du Pôle Nord (environ dix millions de km2 l'année dernière contre un million de km2 dans les neuf années précédentes) condamne de nombreux ours blancs à se retrouver tout seuls sur des morceaux de banquise à la dérive.

Ils n'ont plus rien à se mettre sous la dent et, ne pouvant rejoindre leur territoire de chasse à la nage, ils meurent de faim et d'épuisement. Leur espèce étant en voie de disparition, les cadres initiés fortunés de EADS (Airbus) ont décidé, dans un bel élan polaire qui les honore, de mettre leurs bénéfices en commun au sein de la Fondation pour apprendre aux ours blancs à piloter. A la fin de la formation, facultative mais recommandée aux ursidés dont la blancheur vespérale endort parfois les vierges inuites confiantes mais dévorées, chaque ours blanc, ayant passé avec succès sa licence de pilotage, recevra gracieusement un petit avion, ou un hélicoptère Puma, suivant les goûts déconcertants de ces bêtes féroces et sauvages.

Ainsi, lorsque l'ours aviateur se retrouvera sur un bout de banquise sans un bout de viande, zou !! il prendra son envol pour retrouver des proies ailleurs. Vous en trouverez donc bientôt dans le Grand Nord et vous les reconnaîtrez sans peine grâce à leur casque de pilotage, obligatoire, et leur blancheur virginale (notez qu'une Inuite avertie ne s'endort plus).

Ceux qui ne réussiront pas leur examen de pilote seront malheureusement destinés à une mort précoce. On ne peut pas tout avoir, mais peut-on vraiment sauver ceux qui refusent de s'embarquer dans le beau train, l'Airbus, même, du progrès ?

Votre dévoué,
Docteur Duchmoll.

Ah l'Isère en hiver...