Politique fiction fort absurde et sans relation
avec qui ou quoi que ce soit de non absurde.

1/ Le ministre aux nombreuses casseroles financières laisse filtrer qu'il est écoeuré par la politique sécuritaire du président. Même s'il se rend bien compte, avoue-t-il, comme imprudemment, que ce fut décidé pour détourner l'attention et l'émotion des électeurs de ses casseroles à lui.

2/ Le président fait comme s'il était complètement furieux, Quoi ? Lui ! Il se désolidarise !! Il prétend nous faire la leçon ?! Avec toutes ses casseroles ?!! Cela filtre aussi, plus largement.

3/ Le ministre fait une déclaration quasi-publique, à certains journalistes, où il exprime la plus vive indignation. L'argent, c'est une chose, mais l'humanisme gaullien, notre lien c'est la Gaule, c'est quand même autre chose, il y a des limites. Les Droits de l'Homme, c'est sacré ; les droits de l'homme d'affaires ne méritent pas que l'on tache le drapeau de la République. Les villepinistes et la gauche tombent dans le panneau et louent le ministre : Bien sûr, il a fait de grosses bêtises, mais c'est quand même un brave homme. Martin Hirsch ajoute : Moi, j'ai fait de l'escalade avec lui, et j'ai trouvé que c'était tout le temps un type épatant, et un très bon camarade, rigolo, généreux, mais parfois naïf.

4/ Off, le président fait comme s'il était complètement encore beaucoup plus fort furieux. Ce que les offés répercutent aussitôt, certains médias sont excités comme des puces et sautent dans tous les sens, analyses, conjectures, rebondissement incroyable. Mais que de boum-boum ! Encore !!

5/ Le président demande fermement la démission du ministre, en arguant, finement, et uniquement, des casseroles financières. Trop c'est trop.

6/ Scandale dans l'opinion. Que de mensonges ! C'est pas pour ça qu'il est viré, le pauvre !! Mais le ministre résiste avec courage et répète qu'il faut arrêter ces infâmes expulsions qui nous mettent toute l'Europe à dos. Il ne peut s'empêcher de faire comme s'il gaffait en ajoutant l'Europe et même la Suisse, ce qui le rend encore plus sympathique dans l'opinion : On le reconnaît bien là, somme toute il était plus gaffeur que magouilleur, il a fait ce que "ON" lui a dit, voilà, parce que c'est un bon camarade un peu naïf !

7/ Mediapart publie de nouvelles enquêtes très sérieuses, argumentées, fouillées qui mettent à jour de nouvelles casseroles, énormes.

8/ Ah non ! dit l'opinion à Mediapart, ça suffit d'embêter notre héros digne d'Achille, de l'embêter sur son petit talon ; assez de cette histoire ! Il n'y a pas que l'argent perdu dans la vie, il y a les valeurs à regagner d'urgence. Vive le héros !

9/ L'opinion s'en fiche désormais, le procureur classe l'affaire, du moins le plus et le plus loin possible. Tout s'arrête, le héros, le président, Lily et le parti sont bien tranquilles, ouf !! bien joué !

10/ L'ex ministre obtient un parachute en or, une super bonne place. Son épouse n'est même plus obligée de bosser pour payer le loyer et peut s'offrir enfin plein de soins Loréal très coûteux, en temps aussi. Elle sourit dans Paris-Match-Qu'est-ce que c'est que donc que d'être la femme d'un héros ? L'ex ministre finit même par être décoré d'une super super décoration réservée aux héros.

11/ Le président déclare C'est vrai, je faisais fausse route sur le chemin des Roms, ce ministre était le meilleur d'entre nous, un bon camarade, rigolo et généreux mais un peu naïf, j'aurais dû l'écouter. Mais, grâce à lui, j'ai changé, et je ne vais plus chasser les cinquante mille Roms qui ont remplacé les dix mille Roms chassés ; pour profiter eux aussi du petit pécule de vacances et de l'avion gratuit au retour. On y ajoutera l'avion pour revenir. Réconciliation publique, flashes et sourires. L'Europe applaudit, le Pape béatifie le chanoine de son vivant, en français et en rom. De toute part grandit le murmure du Prix Nobel de la Paix, ça y est, enfin, Obama est mon ami.

12/ L'opinion est émue. Bah, finalement, le héros et le président ne sont pas si mauvais que ça, ils apprennent, ils ont du coeur, ils sont de bonne volonté, c'est quand même un métier difficile, je crois que je vais revoter pour lui ; on ne va quand même pas élire le plus gros banquier du monde, un Américain ! A gauche ? tu parles, à gauche caviar de Saint Germain Wall Street !! Qu'est-ce qu'il connaît encore de la France ? C'est sans coeur, les banquiers, zut ! Notre président, lui, il est toujours sur les routes ! Comme un vrai Rom, hahaha. Ah la la, ces Gaulois !

© les crédits photos accompagnent la première publication de toutes ces photos sur ce blog ; mais vous pouvez aussi les retrouver en effleurant votre souris sur chacune d'entre elles.