Toutes les trois secondes, une femme se meurt sous les coups de ciseaux d'un coiffeur.

© photo preventica.com

Et encore une très bonne nouvelle du journalisme d'investigation, entendue dans le 13h de France 2 de ce mercredi 12 novembre,
présenté par Elise Lucet :

- Eh bien, Elise, le premier avantage d'une voiture d'occasion,
c'est qu'elle est moins chère qu'une voiture neuve.

- ''Des véhicules moins chers à l'achat et qui se conduisent pourtant de la même façon sur la route."

Le replay, pendant 7 jours > http://www.francetvinfo.fr/replay-j...

© galeriedansleciel.com, 1950_filmScarpaimpression_sur_Plexiglass

- Les ouvriers ne veulent pas racheter leur entreprise de transport par bateau car ils ne seraient pas propriétaires des bateaux. Ils disent que le Gouvernement leur propose un marché de dupes, comme si on voulait leur vendre une voiture sans roues et sans moteur.

- C'est un peu long votre info, les ménagères vont zapper.

- Vous croyez ? Il faut bien expliquer les raisons de leur refus.

- Je ne le crois pas, je le pense.

- Mais personne ne parle de ces raisons.

- Justement. Si personne n'en parle, c'est que c'est sans intérêt.

- Hum... Que pensez-vous de "Les ouvriers ne veulent pas racheter leur entreprise de transport par bateau", tout simplement, et on coupe le reste.

- Bravo ! Bien trouvé !! C'est parfait. Redites-moi cela ?

- "Les ouvriers ne veulent pas racheter leur entreprise de transport par bateau."

- Hum... C'est vrai que dit comme ça, c'est un peu court...

- Hum...

- C'est quand même devenu un sujet national.

- Hum...

- Si on ne fait que l'effleurer, on va nous accuser de complaisance envers le président.

- On dira qu'on voulait l'aider à sortir de la mauvaise posture dans laquelle il est avec sa cote de popularité abyssale.

- Alors que nous sommes des journalistes neutres et observateurs. Faudrait ajouter quelque chose, mais quoi ?

- Mais on pourrait tout simplement ajouter l'interview du ministre qui dit que c'est quand même triste, que c'est des ouvriers qu'on veut aider à placer leur prime de licenciement, dans une entreprise qui pourrait très bien marcher, que si ça rate, les ouvriers pourront suivre une formation de reconversion pour aller conduire des bus en Ardèche, par exemple, ou ailleurs, ou d'autres formations, que dans tous les cas, ils garderont leur boulot, que franchement, ils ne veulent prendre aucun risque, et que c'est lourd lourd pour la collectivité alors que tout le monde fait ceinture, certains se comportent en privilégiés au-dessus des lois, ce n'est pas vraiment digne de l'honneur du pays.

- Bravo, c'est parfait. Ni trop long, ni trop court. Juste ce qu'il faut, et avec un éclairage nouveau du sommet de l'Etat, ça c'est de l'info.

C'était notre séquence Pommade Infos, Pom-Pom Médias.

- ça montre l'anorexie des jeunes mannequins mais aussi leur endettement, fréquent

- et leur harcèlement

- oui, leur harcèlement sexuel

- c'est donc un film à aller voir

- oui, à aller voir absolument

Les journalistes enquêtent, cherchent, révèlent, essaient de dire la vérité (ou leur vérité quand il s'agit d'un domaine subjectif). Ils ont un point de vue et l'assument. Parfois même, ils prennent des risques pour rester indépendants des pouvoirs, les analyser et les critiquer. Les journalistes réveillent, éveillent... Ils nous rendent plus intelligents. Ils sont très rares actuellement. Mais ils sont aussi de plus en plus nombreux à vouloir le (re)devenir. Ils fuient l'idée de rester journaleux toute leur vie - ou durant toute leur carrière dans les médias. Les journalistes sont les bons.

Les journaleux cachent, mentent, rendent historique les faits les plus débiles (c'est le premier qui a gagné cette course ici, c'est historique), pratiquent l'excès, l'inflation, le pommadage, la confusion perpétuelle. Ils font semblant de se fâcher en posant des questions qui n'embarrassent personne. Mais ils évitent soigneusement de poser les questions qui fâchent. Ils sont mous avec les forts et faibles avec les forts. Ils mélangent les mots et les domaines (les otages des grèves de métro). Ils masquent leurs propos publicitaires ou ne se réduisent qu'à cela... Ils sont malins, cupides, ils nous étouffent, ils nous rendent bêtes. Les journaleux sont les mauvais.

- Mais est-ce que Ségolène Royal aurait aussi bien réagi que le président ?

- Oui sans doute, comment le savoir ? Ce n'est pas cela qui est important, ce qui est important, c'est...

- Vous n'avez pas répondu à ma question, j'insiste, est-ce que Ségolène Royal aurait aussi bien réagi ?

- Comment voulez-vous qu'on sache ce que quelqu'un aurait pu faire ?

- Habile... Vous répondez à une question par une question...

- Ah ?!!! Et vous, qu'est-ce que vous auriez fait ?!

- Excusez-moi, c'est moi le journaliste, c'est moi qui pose les questions.

- Vous n'auriez rien fait ?

- Vous êtes têtu, hein ?! Ecoutez, vous me répondez sur Ségolène, et je vous réponds sur moi.

- Elle aurait aussi bien fait.

- Ah ? vous en êtes sûr ? En tous cas, même moi, j'aurais essayé de faire aussi bien que le président mais je ne suis pas sûr que j'y serais arrivé...

- Vos interviews sont passionnantes.

- Merci. C'est bien de remettre les pendules à l'heure quelquefois. D'ailleurs, il est l'heure de la pause pub !!

Le procureur découvre un secret.
L'enquête préliminaire progresse.

© photo Abbas Kiarostami, fbook.

‎- L'affaire ? Mais quelle affaire ? Ai-je l'air d'un homme d'affaires, David ? Allons, mon petit David, franchement ? Hum...?! De quoi voulez-vous parler ?

Ah oui, l'affaire des vignerons ?! Vous êtes encore de ceux qui me reprochent de ne pas boire de vin ? Et alors, David ? Tous les présidents doivent-ils se taper vingt bières par jour, taper le cucul des vaches et tapoter le popotin des fermières pour sauver le pays de la crise, de la guerre, de la récession, des déficits, de la peste et de tous les cataclysmes ?

Non ? Quelle autre affaire ? Le foot et les coups de boule dans les vestiaires ? Mais Roselyne s'en occupe, c'est elle qui ira désormais dans les vestiaires internationaux, posez-lui la question. Il n'y a pas d'affaire, tout simplement parce que j'ai confiance en vous, David, une très grande confiance ; et parce qu'une "affaire David" me déplairait beaucoup, hum...?